Emile Ouosso Ministre parle de la politique en matière de protection des espèces au Congo

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Le bassin du Congo fait partie des deux plus grandes forêts tropicales au monde. Il s’étend sur plus de 200 millions d’hectares et renferme plusieurs espèces animales et végétales. Pour Emile Ouosso Ministre, la richesse de la biodiversité congolaise est incommensurable. Il y a plus de 3 000 espèces, qui ne se retrouvent qu’à cet endroit et nulle part au monde. Quels sont les mécanismes qui permettent d’assurer la protection des espèces au Congo ?

Un arsenal juridique impressionnant

Selon Emile Ouosso Ministre, l’arsenal juridique se base principalement sur deux types de mesures. La protection et la répression au Congo.

Les mesures de protection

Ces mesures visent aussi bien les espèces de la faune que celles de la flore. Il est proscrit de prélever, chasser, pêcher, capturer, harceler ou tuer délibérément des spécimens des espèces protégées. L’article 14 de la Loi N° 003 DU 11/02/14 RELATIVE A LA CONSERVATION DE LA NATURE, démontre la bonne foi des gouvernants. Toutefois, si une personne capture accidentellement un spécimen, elle est tenue de le retourner aux organismes compétents. L’article 17 défend formellement de détruire intentionnellement, les habitats dans lesquels la présence des espèces de flores est établie.

Les mesures de répression selon Emile Ouosso

« Toute personne qui s’introduit frauduleusement, dans les réserves naturelles, les parcs nationaux ou un sanctuaire de biosphère est passible d’emprisonnement ferme » avertit Emile Ouosso. Cette peine privative de liberté peut être cumulée à une amende, dont le montant ne peut excéder 1 500 000 francs congolais. C’est en substance, ce qu’il faut retenir de l’article 71 de la Loi N° 003 DU 11/02/14.

En revanche, le montant des amendes et de la peine d’emprisonnement augmente, si ce sont des déchets toxiques ou des substances polluantes qui sont déversées dans les réserves naturelles. En raison de la nature de l’acte posé, l’amende fixée peut dépasser la barre de 400 millions de francs congolais.

Une mobilisation exceptionnelle des gouvernants

En dehors de l’arsenal juridique mis en place, les gouvernants se mobilisent également dans la protection des espèces au Congo.

L’adoption d’un plan de conservation de la biodiversité

Les autorités congolaises sont conscientes de l’ampleur de la situation. Elles ont donc pris le taureau par les cornes en dotant le pays d’un plan d’action pour la conservation de la biodiversité. Ce plan de protection s’étend de 2016 à 2020. Cette action vient à point nommé parce que le commerce d’ivoire s’est sérieusement développé ces dernières années. En 2012, 1 % des pangolins saisis provenait d’Afrique. Ce chiffre a soudainement explosé. De nos jours, 90 % des écailles de pangolins saisies proviennent de l’Afrique centrale.

L’inauguration d’un nouveau parc pour renforcer la protection des espèces menacées

Le parc national de l’Ogooué-Leketi inauguré en 2018 est le cinquième parc national au Congo explique Emile Ouosso. « Il s’étend sur 350 000 hectares et abrite les espèces en voie de disparition ».

Il s’agit d’une grande réserve naturelle, une aire protégée transfrontalière qui regroupe des espèces menacées d’extinction. C’est le cas par exemple du gorille des plaines de l’Ouest ou du chimpanzé tschego. L’Union International pour la Conservation de la nature les a classés dans la catégorie des espèces en danger critique. On y retrouve également d’autres espèces en nombre important. On peut citer notamment le potamochère, le mandrill, le chacal à flancs rayés.